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LA SERRE


Rien :

pas de vent,

pas de nuit,

pas de faim

Silence.

Soleil LED. Exact.

Capteurs, paramètres.

L’algorithme prédit…

prévient.

C’est à peine si je sens mon corps,

ni sensations, ni besoins,

pas d’alertes.

Une sélection de mots me caresse,

la paresse me palisse.

Mes racines en surface suffisent :

la terre est lisse,

sans débris.

Sur chaque vitre des halos,

flous, partout, l’écho de moi.

Je fleuris sans chaos.

Je me fane sans combat,

nourrie de moi qui pourris

terreau.

La boucle est si lente.

Depuis quand ?

ma seule présence

suffisante.

Sans moi.

Depuis quand ?

Mon corps s’étire, translucide,

flasque et mou,

dans cette serre moite

que je hante.

 
 
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